samedi 28 avril 2018

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 1-8


Jésus se présente comme la vraie vigne.



En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage.  Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.

Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.  Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.  Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.  Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.

Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »



Petit commentaire Jésus se présente comme la vraie vigne.

L'Évangile de Jean, qui nous fournit un riche matériel de réflexion sur ce que le Christ a fait pour nous à travers sa mort et sa résurrection. Nous rencontrons ce dimanche une autre image que Jésus utilise pour se décrire et sa relation avec ses disciples. Jésus est la vraie vigne. Le symbole de la vigne se trouve fréquemment dans l'Ancien Testament. Le peuple d'Israël est comparé à une vigne, qui est censée porter des fruits abondants. Jésus adopte l'image pour parle de la manière dont il donne la vie à ceux qui croient et le suivent. Lui-même est la vigne, et ses disciples sont les branches. Le processus de croissance et de porter des fruits est surveillé par le Père, à qui appartient la vigne. L'image de la vigne est particulièrement efficace car les branches ne peuvent pas vivre sans leur attachement à la vigne, ils ne peuvent pas non plus être fructueux sans la bonté vigne. Vivre avec Christ, c'est porter du fruit. C'est en tirant de la force de Jésus que les chrétiens peuvent porter du fruit dans la foi et de bonnes œuvres. L'image a aussi son côté négatif. Les branches qui ne portent pas de fruits sont enlevées par le vigneron et ils sont brûlés. Ce développement de l'image nous invite à considérer les conséquences d'un refus d'être nourri par la bonté de Dieu. C'est seulement en relation avec le peuple de Christ que nous pouvons vraiment faire partie de la vigne. Par sa résurrection, le Christ donne la vie à un nouveau peuple

Question

Comment pouvez-vous tirer plus de force de la vigne qui est le Christ?
Quelle importance accordez-vous à l'appartenance à la vigne de Christ?
Nous prions pour ceux qui considèrent la foi comme une quête individuelle.
Nous prions pour un sentiment d'appartenance plus profond en Christ


vendredi 27 avril 2018

CONTE DE VILLAGEOIS D’AUTREFOIS : LA GRANDE LESSIVE


Mère Aline, agenouillée dans sa caisse au lavoir communal : Bonjour Monsieur le curé.

Père Stéphane : Bonjour, bonjour. Alors, on lave le linge ?

Mère Aline : Eh oui. Mais vous le savez bien, car à cette époque, on fait quasiment le même métier ?

Père Stéphane, stupéfait : Comment cela ?

Mère Aline : Est-ce que, pendant cette période de Carême, je ne trempe pas les habits dans l’eau de lessive alors que vous, vous plongez les cœurs dans l’humilité ? Et puis je lave la saleté des torchons tout comme vous qui détachez les fautes des consciences. Je brosse les taches des serviettes et vous, les péchés véniels ou graves. Je frotte avec vigueur les impuretés des caleçons tandis que vous essorez rudement les vices. Je tords les draps et vous savonnez les esprits. Je rince les chemises et vous blanchissez les âmes. Et si je sèche au soleil les diverses pièces, ne faites-vous pas la même chose dans l’ombre de votre église ?

Père Stéphane, étonné : Ah oui, c’est vrai.

Mère Aline : D’ailleurs ma caisse à laver n’est-elle pas un peu comme votre confessionnal ? N’y a-t-il pas une certaine ressemblance entre mon battoir et votre goupillon ? Mes couleurs sont parfois déteintes dans le bac à lessive de même que sont décolorés les visages lors des pénitences sur les prie-Dieu.

Père Stéphane, pensif : Confession de Carême et décrassage du trousseau se ressemblent. Je n’y avais jamais songé.

Mère Aline : C’est d’autant plus vrai que vous devez sûrement connaître les surnoms des trois journées de grande lessive. Le premier jour avec le triage du linge et son trempage durant toute une nuit, c’est le « Purgatoire » ; la seconde journée, c’est « l’Enfer », puisque le coulage a lieu avec l’eau chaude et toutes les vapeurs qui s’en dégagent ; quant à la troisième, c’est le « Paradis » avec le rinçage et le séchage où le linge retrouve sa pureté originelle.

Père Stéphane, reprenant son chemin : Merci, merci beaucoup.

Jean Marie

mardi 24 avril 2018

Les trois vieillards - Conte biblique


Les premières lueurs du soleil levant venaient illuminer les hautes collines ; lentement l'astre éclatant s'éleva dans l'espace, et bientôt ses rayons inondèrent de leur clarté la plaine rocailleuse : c'était une vaste prairie de la Palestine, nue et sévère, où de maigres oliviers croissaient çà et là au milieu d'une herbe rare.

Un jeune berger y faisait paître les brebis de son maître ; l'enfant se nommait Isaac, et ses parents étaient pauvres ; aussi passait-il de longues journées au pâturage, où il amenait son troupeau bien avant le lever du soleil. Dans son bissac, il portait pour ses repas une nourriture frugale : du pain bis et de l'eau dans une gourde. Comme compagnons, il avait son chien et sa flûte, et, durant de longues heures, rêvant aux miracles qu'accomplissait le Christ, il adorait la loi du Seigneur. Et, devant l'astre radieux, le pâtre s'agenouilla, selon la coutume ; il prononça sa prière, courte et fervente, ne voulant rien pour lui, mais demandant pour ses parents l'aisance qu'ils ne possédaient pas, et dont leur vieillesse si défaillante aurait eu tant besoin.

Or le soleil avait accompli sur l'horizon le quart de sa course, lorsqu’ Isaac aperçut dans le lointain la silhouette d'un homme qui semblait s'approcher. Il le regarda attentivement, car les voyageurs étaient rares ; l'étranger s'avançait toujours, et bientôt il arriva près du berger. C'était un vieillard qui paraissait souffrir de la fatigue et de la chaleur ; l'enfant se leva et le salua.


"J'ai faim !" dit alors le vieillard d'une voix sombre.
Isaac sortit de son bissac le pain qui devait suffire à sa journée :
"Tenez, dit-il, je suis jeune et je mangerai plus tard."

Le voyageur prit le pain sans prononcer une parole, et se remit en route ; l'enfant le regarda s'éloigner : ce qu'il venait de donner, c'était tout ce qu'il avait pour se nourrir jusqu'au soir ; mais il ne se demanda pas si plus tard la faim ne le ferait pas cruellement souffrir, et, lorsqu'il eut perdu l'étranger de vue, il prit sa flûte et se mit à jouer.

 Le soleil arriva au milieu de sa course. Midi ! Ses rayons ardents brûlaient la plaine ; les brebis, le chien, s'étaient couchés sur l'herbe, assoupis : l'enfant jouait toujours. A la longue, pourtant, son gosier se dessécha ; il dut s'arrêter ; au reste, aurait-il eu la force de continuer, lui qui, depuis de si longues heures, n'avait pris aucune nourriture ? Cependant, il ne regrettait pas sa charité, et, sans un soupir, il tira sa gourde d'eau claire. Au même instant, une main se posa sur son épaule ; l'enfant tressaillit : un homme était à côté de lui, voûté par l'âge, à l'aspect sévère et triste. D'où venait-il ? Quand était-il arrivé ? Le chien n'avait pas aboyé, le pâtre n'avait rien entendu.

"J'ai soif ! dit avec tristesse l'étranger en regardant fixement l'enfant.
- Voici ma gourde, buvez !" répondit Isaac sans songer à lui et à la soif cuisante qui le brûlait.

Le vieillard saisit la gourd et but l'eau qu'elle contenait ; puis, silencieux, il reprit sa route, tandis que le petit berger, défaillant, se laissait tomber au pied d'un arbre, sans une pensée mauvaise contre ces hommes, à qui il avait sonné tout ce qu'il possédait.

Et l'astre majestueux descendit sur l'horizon ; les heures s'écoulèrent, et l'ombre du soir s'avança lentement. Et, comme l'enfant se levait et rassemblait ses brebis pour les reconduire au bercail, il aperçut dans la plaine un homme qui' s'avançait vers lui ; il semblait plus malheureux et plus sombre encore que les deux autres : un bâton noueux soutenait ses pas chancelants, sa longue barbe, inculte et blanche, tombait au milieu de sa poitrine ; sous son grand manteau percé, il tremblait de fatigue, de misère et de froid.

"Je suis pauvre ! murmura-t-il en s'approchant.
 - Hélas ! répondit le pâtre, je ne possède rien, moi non plus, et mes parents ne possèdent rien au monde.
- Ces brebis, dit le vieillard, ces brebis ne sont-elles pas à toi ?
- Elles sont au maître qui me les a confiées, répondit Isaac.
- Qu'importe ! reprit l'étranger. Laisse-moi emmener une de ces brebis.
-Je ne livrerai pas le dépôt qu'on a confié à ma garde, répondit le berger d'une voix ferme, et ce troupeau n'est pas à moi. Mais je me donne à vous : emmenez-moi, vendez-moi comme esclave, et vous serez riche alors.
- Viens !" dit seulement le voyageur.

L'enfant fit à son chien le signal du départ, et la bonne bête se mit en route de son côté, reconduisant le troupeau de brebis par le chemin accoutumé.

Isaac suivit l'inconnu auquel il venait de donner sa liberté ; les larmes lui vinrent aux yeux en songeant à ses parents qu'il ne devait plus revoir, mais il ne regretta pas ce qu'il avait fait. Et il marchait à travers la nuit, derrière son maître silencieux.

La route fut longue ; et déjà les premières lueurs de l'aube nouvelle venaient de blanchir le ciel, lorsque les deux voyageurs arrivèrent à la ville sacrée, Jérusalem. Le vieillard pénétra dans une maison somptueuse, et l'enfant le suivit, ne sachant ce qu'il allait advenir de lui ; puis son guide ouvrit une porte et lui fit signe d'entrer, et Isaac pénétra dans une vaste chambre, dallée de marbre, aux murs ornés de magnifiques peintures : l'étrange voyageur avait disparu.

Au même instant, Isaac aperçut sur une table de bronze son pain et sa gourde ; en face de lui, les trois vieillards étaient debout, et leur taille s'était redressée ; une lumière mystérieuse se répandait autour d'eux ; devant eux se tenait un homme, jeune encore, au visage souriant et bon. Et celui-là, Isaac le reconnut, car il l'avait vu déjà : c'était le Christ.

Tandis que l'enfant joignait les mains, ébloui, le Christ parla :
"Tu as donné ton pain à l'affamé, dit-il, ton eau à l'altéré, ta personne au pauvre : béni sois-tu ! Et ce que tu as donné te sera rendu au centuple, parce que tu n'as point hésité à le donner. Pour ton pain, je te donne cette demeure ; pour ton  eau, ces richesses ; pour ta personne, la liberté : car la charité a été agréable à Dieu, qui te bénit entre les justes."

L'enfant s'était prosterné ; lorsqu'il releva la tête, le Christ et ses compagnons n'étaient déjà plus là. Au même moment, les vieux parents pénétraient dans la riche demeure, éperdus de joie, et serraient dans leurs bras leur fils bien-aimé ! Et tous trois jurèrent de secourir le pauvre et l'orphelin, de réconforter le malade, de consoler l'affligé et la veuve, tandis que, de leurs coeurs, lentes et graves, la reconnaissance et la prière s'élevaient aux cieux.

Auguste BAILLY

lundi 23 avril 2018

Le royaume de Dieu est comme un lit merveilleux : Un conte excellent pour les petits et les grands.


Un conte pour les grands qui ont été petits et pour les petits qui deviendront grands (de Didier Millotte) .  Le don gratuit de Dieu… que personne ne s’en prive.

Un jour ancien, dans un royaume lointain, un Roi plein de bonté offrit un lit de toute beauté à un homme très pauvre qui avait une vie bien dure. Ce pauvre homme travaillait chaque jour dans les champs, sous le soleil comme dans le froid, du matin jusqu’au soir, il ne comptait pas ses heures, il creusait la terre, il plantait ses graines, il récoltait ses épis pour faire son pain et celui de sa famille.
Le lit que le Roi lui offrit était un lit magnifique comme le pauvre homme n’en avait jamais vu avant, avec des dorures d’une grande finesse, des voiles délicieux et des draps de soie aux reflets brillants comme un feu de joie.

L’homme pauvre ne comprenait pas pourquoi le Roi lui offrait ce si beau lit mais il en était ravi. Après sa dure journée de travail aux champs, il s’asseyait devant son nouveau lit qui éclatait de mille feux chaleureux et il l’admirait jusqu’à s’endormir de fatigue. L’admirant chaque jour, il y découvrait sans cesse de nouveaux éclats de lumière qui lui enchantaient le coeur, le remplissaient d’admiration et le réjouissaient pour la journée suivante.

Un jour, l’homme pauvre invita ses amis pour leur montrer son lit merveilleux avec un peu de fierté il faut le dire. Ses amis n’en crurent pas leurs yeux. Quel lit ! Mais quel lit ! Aucun d’entre eux n’osa y toucher tellement il était impressionnant. Jamais ils n’avaient vu un lit pareil. Ils n’en avaient entendu parler que dans des contes et se disaient que c’était bien là un lit de Roi.

L’homme pauvre était heureux de pouvoir partager la beauté réconfortante de son lit merveilleux avec ses amis. L’un d’eux, Marik, lui dit : Comme cela doit être agréable d’y dormir, comme cela doit être reposant, comme on doit s’y sentir bien. Japhar était bien d’accord et dit à son tour : Comme les nuits doivent être réparatrices dans un tel lit. Comme on doit y faire des rêves extraordinaires pour son avenir lui dit enfin Madou, son troisième et fidèle ami.

« Oh oui ! Oh oui ! » S’exclama alors l’homme pauvre. Comme j’aimerais dormir dans un tel lit, cela doit être extraordinaire, comme cela doit rendre heureux et fort.

Quoi !!! S’exclamèrent les trois amis d’une seule voix stupéfaite. Tu n’y dors donc pas ? Oh mais non ! leur répondit l’homme pauvre.

Mais où dors-tu alors ? Hé bien, sur ma paillasse, ici, dans ce coin leur répond-il.

L’homme pauvre dormait toujours sur sa vieille paillasse toute dure et toute rêche posée à même le sol, dans un coin de sa grande chambre, tout près du grand lit merveilleux.

– Mais pourquoi donc dors-tu sur une pauvre paillasse alors que le Roi t’a offert un si beau lit ? lui demandèrent ses amis qui n’en revenaient pas.

– Mais, êtes-vous fous ?! leur répond-il. Je ne mérite pas de dormir dans un tel lit. Je ne suis qu’un homme pauvre et misérable, sans éducation, sans connaissances, sans capacités, sans grandeur, sans valeur. Je ne suis rien du tout, comment pourrais-je dormir dans un lit de Roi, si beau et si brillant ? Ce n’est pas possible.

– Mais, ce lit n’est-il pas à toi mon ami? lui demanda Marik.
– Bien sûr que si, le Roi me l’a offert.
– As-tu un document officiel qui le prouve ? Lui demanda Japhar.
– Oui, regardez, il est là.

Il sortit alors un acte de don signé par la main du Roi lui-même et leur tendit pour qu’ils le lisent.
Marik, Japhar et Madou examinèrent attentivement le document. Ils le lurent de haut en bas, de bas en haut, de droite à gauche et de gauche à droite. Il n’y avait aucun doute possible, le lit était bien la propriété de leur ami qui n’osait s’en approcher.

– Ce lit magnifique est bien à toi, lui dit Marik.
– Tu peux donc y dormir autant que tu veux, jour et nuit si ça te plaît, lui dit Japhar. C’est ton lit.
– Mais, je n’oserai jamais ! S’écria le pauvre homme. Je n’en suis pas digne, je ne l’ai pas mérité, c’est un lit pour les Rois et les Princes, pour les hommes de valeur, pour les vaillants héros, pour les sages et les intelligents, pas pour un misérable comme moi. Ses amis se turent et le silence s’installa autour du lit. Personne n’osait parler, chacun regardait ses pieds.

Après un long silence, ses amis lui confièrent, tout doucement, tout hésitants, qu’eux aussi avaient dans leur coeur des hésitations et des craintes, un manque de courage parce qu’ils ne se sentent pas dignes… Marik leur raconta qu’il rêvait de devenir marin, de parcourir les mers du monde, d’affronter les océans, de vaincre les tempêtes, de voir les beaux pays lointains et d’en ramener des trésors extraordinaires… mais il ne se croit pas assez capable, pas même pour essayer.

Japhar, quant à lui, leur ouvrit son coeur, il leur dit qu’il aime une jeune et jolie femme mais que personne ne le sait. Il n’ose pas l’aborder, il n’ose pas lui parler, il ne se sent pas assez bien pour elle.
Madou, pour sa part, aimerait apprendre à peindre des tableaux et pouvoir montrer au monde toute la beauté qu’il y a dans son coeur… si seulement il avait plus confiance en lui, si seulement il croyait pouvoir y parvenir.

Les trois amis quittèrent alors l’homme pauvre, tous tristes et bien déçus qu’il se prive de la jouissance d’un lit si merveilleux en sa possession. L’homme pauvre resta tout seul, surpris de ce qu’il avait appris. Il s’assit, silencieux. Il tourna son regard vers son lit et réfléchit. Il tourna autour de son lit et réfléchit encore. Il prit conscience que ses amis avaient raison, que ce lit était à lui et bien à lui. Que ce cadeau du Roi était gratuit et qu’il n’avait qu’à s’y glisser pour en profiter. Il s’approcha doucement, respira d’abord, sentit l’odeur enivrante qui se dégageait en prenant une grande bouffée du parfum qui se dégageait des draps toujours frais. Il bloqua sa respiration et approcha sa main lentement. Son coeur battait. Allait-il oser ? Il ferma les yeux et toucha doucement les draps comme pour ne pas les gêner. Quelle douceur ! Quelle sensation ! Cela fourmillait de plaisir… de ses doigts jusqu’à ses épaules un agréable frisson le traversa.

Il ouvrit les yeux et s’allongea sur le lit sans geste brusque. Aussitôt il ressentit un bien- être et comme… comment dire ? Comme s’il revenait à la maison, comme si ce lit merveilleux était depuis toujours son véritable chez lui. Il rentra dans les draps de soie multicolores et ressentit un bonheur immense qui le remplit tout entier. Ce soir- là, il s’endormit, dans le grand lit du Roi, son lit-cadeau, lui, le pauvre homme sans un sou. Sur son visage apparut alors le plus beau sourire qu’il eut de toute sa vie. Tout son corps s’apaisa. Il était le bienvenu dans son lit merveilleux. C’est comme si le Roi lui-même le prenait dans ses bras et lui disait tout son amour. Sa vie ne sera plus jamais la même.
Mes amis, il en est ainsi du Royaume de Dieu. C’est un don gratuit. Nous n’avons qu’à y entrer, nous y blottir, nous laisser guérir, fortifier, transformer et nous laisser envahir par tous ses bienfaits. Nous aurions grand tort de nous en priver. Approchez-vous, sentez son amour, couvrez-vous de sa paix et laissez-le vous aimer. Le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle en Jésus-Christ.


samedi 21 avril 2018

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 10, 11-18


Je suis le bon pasteur



En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis.  Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse.  Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.  Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent,  comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.  J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.

Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »



Réflexion : Je peux être un bon pasteur

1. Moi, je suis le bon pasteur.

Jésus est le bon pasteur qui a donné sa vie pour nous. Mais il nous demande de faire de même : il nous demande d’être des bons pasteurs pour nos frères. « Il ne faut pas faire de grands efforts pour découvrir les signes de charité dans la passion du Christ, car elle n’est pas autre chose que la preuve de son amour pour nous. Lui-même avait déjà dit d’avance que celui qui aime vraiment ses frères donne sa vie pour eux. Saint Pierre…dit qu’il avait passé son temps à faire toujours le bien, et l’Évangile apparaît plein de grands et de petits signes de l’amour personnel avec lequel Jésus-Christ a aimé tous les hommes. Sur sa façon d’être, il nous raconte beaucoup de détails qui nous émeuvent par l’exquise délicatesse de son Cœur envers toute sorte de personnes. (Lettre du Père Martial Maciel, L.C. de Pâques 1958)

2. Je donne ma vie pour mes brebis.

Autrement dit, pour imiter Dieu, il faut se convertir en bon pasteur et prendre le temps nécessaire pour écouter notre prochain, même quand nous avons beaucoup à faire. Interrompre un projet important pour aider un ami. Donner à l’autre quelque chose à laquelle je tiens, quelque chose dont j’ai besoin, parce que lui, il en a besoin. Chercher la brebis perdue signifie d’accepter de « perdre son temps », de laisser les choses « importantes » de côté pour aider quelqu’un qui s’est éloigné de Dieu, de la famille, ou de moi. Ou bien tout simplement d’aider quelqu’un qui en a besoin. Généralement, nous planifions tout ce qui est important : le travail, les réunions, les jours de repos. Pensons-nous à prévoir un temps dans notre agenda pour venir en aide à une « brebis » que Dieu a mise sur notre route ?



Questions pour la réflexion cette semaine

1- Jésus dit que les brebis reconnaissent la voix de leur berger et qu’elles vont le suivre plutôt qu’un étranger. Est-ce que je suis vraiment à l’écoute de la voix du Bon Pasteur ? Où est-ce que je cherche à l’entendre ? Est-ce que je suis la voie sur laquelle il me guide ?

2- Jésus dit qu’il est venu pour que nous puissions avoir la vie, et la vie en abondance. Que veut-il dire ? Est-ce que je vis la vie surabondante que Dieu a préparée pour moi ?

3- Jésus dit qu’il a encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie mais qu’il doit aussi conduire. Plusieurs exégètes pensent que cette expression désigne les Gentils qui n’attendaient pas le Messie mais qui accueilleraient la Bonne Nouvelle dans la joie. Quelles sont aujourd’hui les brebis qui doivent encore entrer dans la bergerie de Dieu ? Que faisons-nous pour les conduire au Christ ?


vendredi 20 avril 2018

Réflexion sur la Planète Terre


Lettre aux locataires de la maison "TERRE" Alain Ramsay, prêtre

Chers locataires,

Je vous informe que le contrat de location que nous avions signé il y a quelques millions d'années est arrivé à son terme! Il faudra le renouveler, mais nous aurons à revoir certains points fondamentaux: Vous devrez payer la facture d'énergie. Elle est très élevée!!!

Avant, je vous fournissais de l'eau en abondance, aujourd'hui, je n'ai plus que cette quantité... Nous devons renégocier son utilisation.

Pourquoi quelques-uns mangent-ils à satiété tandis que d'autres meurent de faim, alors que les champs sont si grands?... Si vous preniez bien soin de la terre, il y aurait à manger pour tous!

Vous avez coupé les arbres qui donnent l'ombre, l'air et assurent l'équilibre. Vous devrez replanter des arbres...

Tous les animaux et toutes les plantes de l'immense jardin doivent être protégés et soignés. J'ai cherché quelques animaux et je ne les ai pas trouvés...

Je sais très bien que, lorsque je vous ai loué la maison, ils y étaient bien présents...

Je n'ai pas vu les poissons qui vivaient dans les lacs et les rivières.

Les avez-vous donc tous pêchés?...

Vous devriez vérifier ce que sont ces étranges couleurs qu'il y a dans le ciel. Je ne vois plus le bleu!...
En ce qui concerne les déchets, quelle saleté, vous ne trouvez pas???... J'ai trouvé des objets bizarres sur mon chemin! Pneus, sacs en plastique, boites métalliques, etc....

Le soleil est très chaud et la température du globe a augmenté. Je pense qu'il est temps que l'on discute: Je dois savoir si vous voulez encore vivre là! Dans l'affirmative, que pouvez-vous faire pour tenir les termes du contrat ? J'aimerais bien que vous restiez toujours dans cette maison, mais il y a des limites... Êtes-vous sûrs de pouvoir changer?... J'attends des réponses, mais surtout des attitudes...

Avec toutes mes amitiés.
Votre propriétaire, DIEU.

mercredi 18 avril 2018

Le banquet céleste


Un conte des frères Grimm

Un pauvre petit paysan entendît un jour à l'église le prêtre dire que, quand on voulait entrer au paradis, il fallait marcher droit. Il se mit en route, allant toujours tout droit devant lui, par monts et par vaux, sans jamais se détourner. A la fin, son chemin le conduisit dans une grande ville et au milieu d'une belle église où on célébrait le service divin. En voyant toute cette magnificence, il s'imagina qu'il était arrivé dans le ciel, et, plein de joie, il s'y arrêta.

Quand l'office fut terminé, le sacristain lui dit de sortir, mais il répond: « Non, je ne sors pas, je suis enfin au ciel et j'y reste. » Le sacristain alla trouver le curé et lui dit qu'il y avait dans l'église un enfant qui ne voulait pas en sortir et qui s'imaginait être en Paradis, « S'il le croit ainsi, dit le curé, il faut l'y laisser. » Là-dessus, il vint auprès de l'enfant et lui demanda s'il voulait travailler. Le petit répondit que oui et qu'il était habitué au travail, mais qu'il ne voulait pas sortir du ciel.

Il resta donc dans l'église; et, comme il y voyait les fidèles adorer à genoux une statue en bois de l'enfant Jésus, il s'imagina que c'était là le bon Dieu et dit à cette image. « Que tu es maigre, ô mon Dieu! Certainement ces gens-là ne te donnent pas à manger: je partagerai mon pain avec toi tous les jours. » Il entendit alors une voix qui lui disait: « Donne à ceux qui ont faim, et tu me nourriras. »

A la porte de l'église, une pauvre vieille femme tendait sa main tremblante aux passants. L'enfant lui donna la moitié de son pain; puis il regarda la statue, et il lui sembla qu'elle souriait; il fit ainsi chaque jour, et la statue paraissait contente.

Quelque temps après il tomba malade, et pendant huit jours il ne sortit pas de son lit. Dès qu'il put se lever, il vint s'agenouiller aux pieds de l'enfant Jésus. Le curé, qui le suivait, l'entendit prier ainsi: « Mon Dieu, ne m'accuse pas si depuis si longtemps je ne t'ai pas nourri; j'étais malade, je ne pouvais me lever. »

Comme il restait à genoux, le curé lui demanda ce qu'il faisait. « Oh! Mon père, répondit-il, voici ce que me dit l'enfant Jésus: « J'ai vu ta bonne « volonté » et cela suffit. Dimanche prochain ce « sera toi qui viendras avec moi au festin céleste. »

Le prêtre pensa que Dieu lui ordonnait de donner la communion au pauvre petit; il le prépara donc à ce grand jour. Le dimanche l'enfant assista au service divin; mais au moment de la communion, Dieu le rappela à lui et le fit asseoir au festin céleste.

lundi 16 avril 2018

Conte : Un chemin sur le sable


Il était une fois, quelque part sur la terre, un homme très âgé qui s’appelait Silouane. Au moment de quitter cette vie, Silouane se tourna vers Dieu et pria.

“Seigneur, lui dit-il, j’ai une faveur à te demander. Permets-moi de revoir ma vie, une dernière fois…” Dieu lui accorda cette prière. Il fit défiler la vie de Silouane.

Ce n’était pas un film, c’était comme un chemin dessiné sur du sable. Et Silouane marchait sur ce sentier sableux : Silouane bébé, enfant, adolescent, adulte et puis vieillard…

Les pas, d’abord petits grandissaient. Les traces, d’abord légères, s’enfonçaient davantage. Mais c’étaient toujours les pieds de Silouane qui arpentaient ce long chemin de vie.

En regardant attentivement, Silouane s’étonna. Depuis le premier jour de sa venue au,  à côté des deux traces de pieds menus, il y avait deux traces de pas larges et profondes.

- Ce sont mes pas à moi, dit Dieu. Tu vois, je ne t’ai jamais quitté. Silouane regardait ces quatre pieds dans le sable, qui marchaient côte à côte. Ses pas à lui et les pas de Dieu…bien ensemble.

L’émotion le submergea.

Silouane se souvenait avec tendresse des moments doux et joyeux qui avaient jalonné sa vie.
Bien sûr, Dieu était avec lui, dans ces jours bienheureux…

Mais soudain, Silouane ne vit plus que deux traces de pas. Et, un peu plus loin encore, cela recommençait : deux traces au lieu de quatre!

Silouane fut bouleversé.

Il s’en souvenait bien! C’étaient les moments de peur, ceux où il avait pleuré, les moments de souffrance, les échecs, les fautes qu’ils avaient commises aussi…
Il s’écria avec colère :

- Seigneur! Comment est-ce possible que tu m’aies abandonné! Ces moments ont été les plus difficiles de ma vie. Tu sais comme j’étais seul et désespéré…Alors pourquoi m’as-tu laissé tomber ?
Dieu lui répondit :

- Silouane, regarde mieux… Les traces de pas que tu vois sont les miennes. Regarde comme elles sont profondes dans le sable! Tu étais dans mes bras. Je te portais. Le temps que tu reprennes des forces.

Le temps que tu puisses, à nouveau, marcher debout à mes côtés… (Filotéo n°204)

samedi 14 avril 2018

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 24, 35-48


Reste avec nous Seigneur!

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.

Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins.

Petit commentaire

Reste avec nous, Seigneur, le soir approche Lc 24,29).

``Telle fut l'invitation insistante que les deux disciples, faisant route vers Emmaüs le soir même du jour de la résurrection, adressèrent au Voyageur qui s'était joint à eux le long du chemin.  Habités par de tristes pensées, ils n'imaginaient pas que cet inconnu était bien leur Maître, désormais ressuscité. Ils faisaient toutefois l'expérience d'un ``désir ardent`` et profond (cf. ibid. 32), tandis qu'il leur parlait, leur ``expliquant`` les Écritures.

Il leur expliqua, dans toute l'Écriture,  ce qui le concernait`` (Luc 24,27  Sur la route de nos interrogations,  de nos inquiétudes, nos déceptions, le divin Voyageur continue à se faire notre compagnon. Comment ? /En nous expliquant les Écritures.

Les 2 disciples d'Emmaüs, bien préparés par les paroles du Seigneur, l'ont reconnu, alors qu'ils étaient à table, au moment du geste simple de la ``fraction du pain``.  Lorsque les esprits sont éclairés et que les cœurs sont ardents, les signes ``parlent``. Après avoir reconnu le Seigneur, les deux disciples d'Emmaüs ``se levèrent à l'instant même`` (cf. Lc 24,33) pour communiquer ce qu'ils avaient vu et entendu.  Lorsqu'on a fait une véritable expérience du Ressuscité, se nourrissant de son corps et de son sang, on ne peut garder pour soi seul la joie éprouvée, on va l’annoncer !


Dialoguons entre nous

1- Cette page d'Évangile rejoint-elle ce dont nous avons parlé précédemment? En quoi?
2- Comment pouvons-nous nous expliquer que les disciples qui parlaient de Jésus ne l'aient pas reconnu au moment où il s'est retrouvé au milieu d'eux et qu'ils ont été effrayés par sa présence? (Versets 36- 37)
3- L'expérience des disciples qui ne reconnaissent par Jésus ressuscité nous fait-elle penser à la nôtre?
Nous arrive-t-il de ne pas reconnaître le Ressuscité bien présent à notre vie?
4- Jésus s'est fait reconnaître par ses disciples et cela a provoqué en eux étonnement et joie. Nous arrive-t-il de reconnaître Jésus vivant aujourd'hui parmi nous? Qu'est-ce que cela provoque en nous?
5- Une fois que les disciples ont bien reconnu Jésus, ils ont été chargés d'une mission : devenir les témoins du Ressuscité (verset 48). Cette mission est la nôtre aujourd'hui. Comment pouvons-nous l'accomplir?

Prière

Emmaüs

Jésus qui m'a brûlé le cœur
Au carrefour des Écritures,
Ne permets pas que leurs blessures
En moi se ferment.
Tourne mes sens à l'intérieur,
Force mes pas à l'aventure,
Pour que le feu de ton bonheur
À d'autres prenne !

La Table où tu voulus t'asseoir,
Pour la fraction qui te révèle,
Je la revois : elle étincelle
De toi, seul Maître !
Fais que je sorte dans le soir,
Où trop des miens sont sans nouvelles,
Et par ton Nom dans mon regard
Fais-toi connaître !

Leurs yeux ne t'ont jamais trouvé,
Tu n'entres plus dans leur auberge,
Et chacun dit: « Où donc irai-je,
Si Dieu me manque ?»
Mais ton printemps s'est réveillé
Dans mes sarments à bout de sève,
Pour que je sois cet étranger
Brûlant de Pâques !


Jésus qui m'a brûlé le cœur Didier Rimaud, Jo Akepsimas IP144-1/I144-1 © Studio SM


jeudi 12 avril 2018

Dieu et le coiffeur, petite histoire, grande leçon…


Entre une conversation chez le coiffeur et une vraie une réflexion sur l'existence de Dieu, il n'y a parfois qu'un cheveu...
Un jour, un homme va chez le coiffeur pour changer sa coupe de cheveux. Comme d’habitude dans ces cas-là, ils commencent à discuter. Et de fil en aiguille, ils finissent par parler de Dieu.
Le coiffeur  déclare : Je ne crois pas que Dieu existe, comme vous dites.
Et le client de répondre : Mais pourquoi dites-vous ça? Eh bien, c’est très facile, explique le coiffeur. Il suffit de sortir dans la rue pour se rendre compte que Dieu n’existe pas. Dîtes-moi : si  Dieu existait vraiment, pensez-vous qu’il y aurait autant de gens qui souffrent, autant de malades, d’enfants abandonnés? Si Dieu existait, il n’y aurait pas tant de douleur et de souffrance dans l’humanité. Je  ne peux pas croire qu’il existe un Dieu qui permette tout cela.
Non, répond le client. Les coiffeurs n’existent pas parce que, que s’il y en avait, il n’y aurait pas de gens avec des cheveux et une barbe aussi longs et  négligés, comme l’homme qui est dans la rue.
Ah, Ah, mais bien sûr que les coiffeurs existent, je suis ici. Le problème est que ces gens ne viennent pas jusque dans mon salon !
Le client conclut alors : Oui, c’est bien  la question dont nous avons débattu : Dieu existe ! Ce qui se passe, c’est que les gens ne vont pas à Lui, et c’est pourquoi il y a tant de douleur et de misère dans le monde.
Combien de fois pourrions-nous dire que le soleil n’existe pas parce que nous ne voyons que des nuages et nous ne sentons pas sa chaleur ?
Mais Dieu est ici, à côté de nous. Il marche avec nous, se réjouit avec nous, souffre avec nous. Dieu nous a donné tout ce qu’il fallait pour que nous puissions tous vivre bien sur cette terre, mais notre manque de solidarité empêche que cela se produise. Dieu ne connaît pas seulement nos souffrances et y compatit. Il sait très bien ce que sont la souffrance, le mépris, la persécution, la condamnation injuste et la mort  terrible sur la croix.
Le client reste songeur un instant, sans vouloir répondre pour éviter une discussion stérile.
Le coiffeur achève son travail, et le client s’en va. En sortant du salon de coiffure, il aperçoit dans la rue un homme avec des cheveux très longs, négligés, une barbe épaisse et longue, apparemment qui n’avait jamais été taillée.  Cet homme, avec ses cheveux emmêlés, semblait être resté des années et des années sans aller chez le coiffeur.
Le client retourne alors au salon de coiffure et dit au coiffeur : Vous savez quoi? Je viens de découvrir que les coiffeurs n’existent pas. Comment ça ?,  dit le coiffeur. Regardez-moi, je suis ici, je suis coiffeur !
* * *
Chers amis du peuple de Dieu : nous vivons dans un monde parfois très incrédule. Les gens ne veulent pas entendre parler de Dieu. Ils disent qu’Il n’existe pas parce que, selon eux, s’Il existait, il ne permettrait pas toute cette douleur et cette souffrance dans le monde.
Approchons-nous de Jésus, le Fils de Dieu, et mettons nos douleurs, nos souffrances et nos soucis dans ses mains. Nous sentirons le soulagement et la force de nous approcher avec simplicité de ceux qui souffrent le plus, pour partager avec eux ce que nous sommes et que nous avons.
(Texte de Dom Omella, publié par l’agence SIC)
/fr.aleteia.org/2014/03/31/dieu-et-le-coiffeur-petite-histoire-grande-lecon/    

lundi 9 avril 2018

Sur le chemin de la simplicité ... combattre et accepter


LES TROIS PORTES"

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.
« Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie », demanda le Prince.
« Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable », répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.
Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.
Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire:

« Change le monde »

« C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas ».
Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.
Bien des années passèrent. Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande:
« Qu'as-tu appris sur le chemin? »
« J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ».
« C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise ».
Et il disparut.
Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire:

« Change les autres »

« C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration ».
Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent. Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda:
« Qu'as-tu appris sur le chemin? »
« J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses ».
« Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir ».
Et le Vieil Homme disparut.
Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots:

« Change- toi toi-même »

« Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire » se dit-il. Et il entama son 3ème combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelques succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda:
« Qu'as-tu appris sur le chemin? »
« J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser ».
« C'est bien » dit le Sage.
« Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais? Quand trouverai-je le repos? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise ».
« C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru »
Et il disparut.
Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait:

« Accepte-toi toi-même »

Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens. « Quand on combat on devient aveugle, se dit-il ». Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui: ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer. Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :
« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »
« J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement ».
« C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème porte ».
A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lu:

« Accepte les autres »

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu. Il rencontra à nouveau le Vieux Sage.
« Qu'as-tu appris sur le chemin? » demanda ce dernier.
« J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement »
« C'est bien, » dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.
Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lu:

« Accepte le monde »

Curieux, se dit-il, que je n'ai pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard ?
Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda.
« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »
« J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là; il existe; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement.
« C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde ».
Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habitat.
« Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence ».
Et le Vieil Homme disparut.

Texte de Charles Brulhart